Le recours à l’épargne salariale pour doper les ventes ?

Dans le contexte actuel de crise automobile, marqué par un très net recul des ventes dans ce secteur, les concessionnaires automobiles proposent de débloquer l’épargne salariale, dans l’optique de relancer les ventes de véhicules. Bien que cette idée ne fasse pas l’unanimité, elle présente un intérêt certains. Explications dans cet article.

Le Conseil national des professions de l’automobile propose de puiser dans l’épargne salariale des français, pour pouvoir acquérir un véhicule neuf, voire même d’occasion.

Cette proposition a récemment été transmise à Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif.

L’objectif derrière cette mesure est clair : stopper la chute vertigineuse des ventes de véhicules en France. Pour rappel, la baisse a été de 12% en 2012 et de 14% sur les deux premiers mois de l’année 2013.

Les professionnels du secteur estiment que cette mesure offrirait une véritable bouffée d’oxygène au marché, qui en a actuellement bien besoin.

A travers des Perco, PEI et autres participations dans l’entreprise, l’épargne salariale représente actuellement 4,8 milliards d’euros, détenus par près de 13 millions de salariés.

Aujourd’hui, cet épargne est bloqué pour une durée de 5 ans, mais peut faire l’objet d’un retrait dans le cadre de circonstances exceptionnelles : un mariage, une naissance, un décès, le chômage, un divorce, un achat immobilier, etc. Il n’est pas prévu de déblocage anticipé en cas d’achat d’un véhicule.

Selon les concessionnaires, cette mesure ne coûterait rien à l’Etat.

Des experts en matière de dispositif d’épargne estiment toutefois qu’il s’agit d’une vraie fausse réponse. Ils estiment que le mal dont souffre l’industrie automobile ne va pas se régler par de l’épargne qui serait en réalité une épargne de précaution.

D’autres experts estiment pour leur part que cette mesure va dans le bon sens, mais pour être réellement intéressante, elle doit se coupler à une prime de conversion pour les vieux véhicules diesel. Cette dernière piste est actuellement en phase d’étude par le gouvernement.

Le problème c’est qu’en période de crise, les français préfèrent épargner pour se couvrir, plutôt que d’acheter ce qui ne serait pas indispensable, tels qu’un nouveau véhicule.

La meilleure preuve c’est qu’actuellement 2 véhicules sur 3 sont acquis à crédit.

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