Le monopole des constructeurs dans la carrosserie agaçe

Le verrouillage du marché des pièces de carrosserie par les constructeurs agace un collectif, qui dénonce cet état de fait qui pénaliserait les automobilistes. Les constructeurs maitriseraient ainsi la production et la vente. Explications dans cet article.

Un collectif qui s’est réuni autour d’UFC que choisir part en croisade contre le monopole des constructeurs dans le domaine de la carrosserie.

Selon ce collectif, si l’automobiliste souhaite changer une pièce ou un équipement de son véhicule (par exemple un rétroviseur), il serait contraint de se tourner vers son constructeur. Ce dernier maîtriserait à la fois la production des pièces, mais également leur vente.

Ce monople concerne 70% des ventes de pièces de rechange. C’est un monopole que le collectif souhaiterait voir s’effriter.

Le collectif qui regroupe des professionnels de l’artisanat, de la distribution et de la carrosserie lance un appel au Parlement pour réformer cet état de fait, dans le cadre du projet de loi de consommation.

Selon le collectif, le prix des pièces auto, qui est imposé par les constructeurs, aurait grimpé de plus de 30% en France. Le collectif explique qu’en Allemagne ou encore en Belgique, les prix sont jusqu’à 40% moins chers, grâce à une libéralisation de ce marché.

Du coup, un phénomène nouveau est apparu : de nombreux automobilistes français vont changer des pièces de leur véhicule à l’étranger, car cela revient moins chers.

Ils souhaitent la mise en place de réseaux de distribution concurrentiels et indépendants dans ce secteur, qui auraient accès aux pièces de carrosserie fabriquées par les constructeurs automobiles. Ils souhaitent également que ces réseaux puissent utiliser des pièces alternatives, souvent moins onéreuses.

Les constructeurs dénoncent de leur côté une manoeuvre qui risquerait d’entraîner des contrefaçons sur les pièces.

Ils précisent également que si une réforme est votée dans ce secteur, elle pourrait potentiellement détruire plus de 2.000 emplois, sachant que le marché est déjà sinistré.

Le collectif rétorque qu’en tout état de cause les pièces sont massivement fabriquées à l’étranger, ce qui écarte d’emblée le risque de perte d’emplois évoqué.

Le collectif a obtenu l’appui du conseil d’état qui a rejeté un recours des constructeurs face à l’autorité de la concurrence, qui avait préconisé d’ouvrir le marché de manière progressive.

Après cette victoire judiciaire, le collectif souhaite voir une traduction en terme de loi applicable à tous.

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